Vous aimez la randonnée pédestre, et vous souhaitez prolonger ce plaisir en vous initiant à la raquette à neige.
C’est tout à fait possible, mais il y a de nombreux paramètres à prendre en compte selon la saison à laquelle vous souhaitez randonner, et plus encore l’hiver en raquettes à neige.
Dans cet article vous découvrirez ce qui diffère en randonnée raquette, par rapport à la randonnée pédestre, et les connaissances INDISPENSABLES avant de vous engager dans une randonnée raquette.
Je vous donnerai aussi mes conseils pour passer de la randonnée pédestre à la randonnée raquettes, en toute sécurité.
Ce qui diffère en randonnée selon les saisons
Selon la saison, vous serez amené à adapter votre parcours et votre pratique a des conditions variées, notamment :
- se protéger contre le chaud ou le froid (en fonction de la température extérieure)
- la durée des parcours possibles (en fonction de la durée du jour)
- les difficultés du terrain (parcours boueux, inondé, enneigé, fonte des neiges, torrents en crue)
- et bien d’autres paramètres…
Mon conseil : anticipez ! Que ce soit pour une simple balade de quelques heures ou une grande randonnée itinérante de plusieurs jours, prenez le temps d’envisager les conditions que vous allez rencontrer sur le terrain. Adaptez votre préparation en conséquence.
Avec l’expérience vous anticiperez les conditions que vous rencontrerez dans votre randonnée, afin de ne pas vous laisser surprendre. Vous devrez également adapter et compléter votre fond de sac selon les conditions de la saison.
Voyons maintenant les aspects spécifiques à la marche avec des raquettes à neige
Randonner avec des raquettes en hiver
En hiver, sur terrain enneigé les raquettes à neige vous apportent confort et sécurité. La portance des raquettes permet de moins s’enfoncer dans la neige poudreuse. Les reliefs de la semelle, complétés par des griffes ou des pics, offrent une excellente accroche sur terrain gelé ou sur neige dure.
Les raquettes à neige modernes offrent même un support souple, qui épouse le terrain et offrent une sensation proche de la marche naturelle.
Si l’apprentissage de la marche en raquette n’a rien de difficile, la progression en milieu enneigé nécessite quant à elle des connaissances différentes de la randonnée pédestre « estivale » :
- faire sa trace dans la neige
- s’orienter en hiver lorsqu’il n’y a pas de trace
- connaitre la nivologie (les états de la neige et les conditions de risque d’avalanche)
La nivologie et les techniques d’orientation hivernale seront développés dans des articles ultérieurs
Conseils pour passer de la randonnée pédestre à la randonnée raquette
(et éviter les erreurs de débutant)
Avant : préparation et choix de l’itinéraire
En hiver comme en été, une bonne préparation est gage de réussite et de sécurité pendant votre randonnée.
Selon l’état de la neige, votre vitesse de progression peut varier du simple au double, et même plus ! Sur neige dure et transformée vous pourrez marcher parfois au même rythme qu’en randonnée pédestre. En revanche, quand il faut faire la trace dans une profonde couche de neige poudreuse, cela prend du temps et de l’énergie.
Pour cela il est nécessaire de bien évaluer votre niveau en randonnée raquette, ainsi que celui de vos compagnons. Le niveau retenu doit toujours être le niveau du participant le plus « faible ».
Anticipez la durée de votre randonnée. Choisissez un parcours qui vous permet de rentrer bien avant la tombée de la nuit. Je préconise de garder toujours 1 à 2 heures de marge sur le déroulement de la journée, afin de pouvoir faire face à un imprévu.
Si vous n’avez pas de connaissances en nivologie, choisissez toujours un parcours réputé sûr, ou mieux, un parcours fléché et balisé sur un domaine nordique par exemple. En cas de doute sur l’exposition d’un itinéraire au risque d’avalanche, consultez l’office de tourisme qui saura vous indiquer des parcours sécurisés.
Préparez votre sac à dos, avec le fond de sac indispensable à votre sécurité et à celle de votre groupe
Pendant : nivologie, orientation et gestion du froid
Pendant la randonnée vous devrez toujours être attentif aux conditions météo et sur le terrain. Si vous évoluez sur un itinéraire exposé au risque d’avalanche, vous devez être formé en nivologie afin d’analyser l’activité du terrain que vous parcourez. Formation et expérience vous permettront d’assurer votre sécurité en hiver hors des sentiers balisés et sécurisés.
Vous devrez aussi veiller à bien vous hydrater et apprendre à vous protéger contre le froid. Un équipement vestimentaire adapté est la base. L’utilisation de plusieurs couches de vêtements vous permettra d’adapter en continu votre équipement aux conditions rencontrées sur le parcours. Découvrez vous avant d’avoir chaud et couvrez vous à chaque pause ou arrêt, avant d’avoir froid.
Un autre point radicalement différent en randonnée hivernale est l’orientation. Avec la neige, les repères habituels disparaissent : chemins, marques de balisage, etc… Vous devrez réapprendre à vous orienter, trouver de nouveaux repères lorsque les sentiers sont couverts par une épaisse couche de neige et qu’il n’y a pas de trace.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’orientation en milieu hivernal, il existe des parcours raquettes fléchés et balisés. Pour des itinéraires plus originaux, avoir un GPS (et savoir l’utiliser) est le minimum. Attention toutefois, si le GPS est très utile dans la plupart des cas, il reste malgré tout indispensable de savoir utiliser une bonne vieille carte et une boussole.
Et comme l’orientation en randonnée hivernale est bien différente de l’orientation en été, je vous recommande fortement de vous former.
Formez-vous à la pratique de la raquette à neige
Quelques randonnées accompagnées vous permettront d’évaluer votre niveau de marche en raquettes, de gérer votre effort et votre température corporelle. Vous pourrez rapidement évoluer sur des parcours raquettes balisés et sécurisés.
Peut-être aurez-vous l’occasion d’aborder la nivologie ou l’orientation, au cours d’une randonnée raquettes avec votre accompagnateur. Ces animations que nous proposons au cours des randonnées ne sont que des introductions, que vous devrez développer et pratiquer afin des les maîtriser.
Pour aller plus loin, sur des itinéraires sauvages, hors sentiers, ou non sécurisés, formez-vous ! Pour ce genre de randonnées, il est nécessaire d’être autonome sur les points suivants : orientation en milieu hivernal, nivologie, formation à l’utilisation du DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche) et procédures de secours en montagne
Vous former vous donnera des connaissances solides, un vécu et l’assurance de pouvoir évoluer en sécurité, vous et vos partenaires.
En conclusion
Vous l’avez compris, si marcher avec des raquettes n’est pas très compliqué, randonner en raquettes à neige est quand même très différent d’une randonnée pédestre classique. De nombreux paramètres, liés au milieu hivernal sont à prendre en compte. Il vous faudra vous armer d’un peu de connaissances et d’une bonne dose de pratique avant de partir « hors sentiers » dans les grandes étendues sauvages.
Avec l’expérience vous apprendrez à devenir autonome en randonnée raquettes, de la planification de votre randonnée à la gestion sur le terrain. De nombreuses possibilités s’offrent à vous à condition de respecter le milieu montagnard hivernal et de ne pas vous mettre en danger. Et après quelques randonnée raquettes à la journée, pourquoi pas tenter une nuit en refuge, ou un trek raquettes itinérant, de refuge en refuge ?